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Recherches de provenance au Laténium

Sep 2023

Avec le soutien de la Confédération (OFC - Office fédéral de la culture), le Laténium a engagé de nouvelles recherches sur l’origine des anciennes collections. À la différence des collections récentes, acquises depuis l’ouverture du Laténium en 2001, qui suivent une ligne contrôlée sur le plan éthique et juridique, la provenance des anciennes collections est en effet parfois incertaine ou insuffisamment documentée, ce qui représente un facteur de risque déontologique pour le musée.

Afin de répondre aux questions particulièrement sensibles des spoliations juives, l’étude s’est dans un premier temps concentrée sur les acquisitions effectuées des années 1930 jusqu’à l’ouverture du musée en 2001. Ces travaux ont fait l’objet d’un premier rapport d’analyse, actuellement en cours d’examen à l’OFC, qui sera prochainement rendu public.

Sur les 525'000 pièces conservées par le Laténium, 3472 objets acquis depuis 1933 ont été retenus pour un examen plus attentif. Pour l’essentiel, les collections du Laténium proviennent en effet de fouilles archéologiques régionales, conduites selon les exigences légales en vigueur, depuis la fin du 19e siècle. Parmi les pièces acquises par d’autres biais, une écrasante majorité est le fruit de dons, ce qui limite le risque de fraudes ou de falsifications (qui sont encouragées, comme on le sait, par l’appât du gain sur le marché des antiquités). Les inventaires ont toutefois permis d’identifier un certain nombre d’achats, qui nécessitent un examen plus attentif. En procédant par étapes, l’analyse a identifié des risques particuliers pour les objets de provenance étrangère ou à forte valeur commerciale, qui sont les plus susceptibles d’avoir été frappés par des saisies nazies et d’avoir ensuite été revendues en Suisse.

Les montants modestes engagés dans ces rares achats, de même que l’identification des vendeurs et des éventuels intermédiaires, témoignent d’une très faible probabilité d’achats douteux. À noter que les recherches ont également porté sur les objets non-archéologiques du Laténium, (tableaux, gravures, etc.). Or, à nouveau, les prix d’achat ne dépassent jamais quelques centaines de francs, ce qui montre que ces ensembles ne s’inscrivent pas dans une dynamique d’activité commerciale, mais plutôt dans des réseaux d’échanges culturels et scientifiques.

En conclusion, ce premier rapport témoigne d’un risque très faible sur le plan éthique. Pourtant, il s’agit désormais de se fonder sur ces premières orientations pour prolonger la recherche, en se focalisant d’une part sur quelques achats encore mal documentés, et en envisageant d’autre part les enjeux éthiques de manière plus large, notamment sur les problématiques postcoloniales.

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