0

Ouvert de 10h à 17h

Une collection, c’est aussi un ensemble de personnes

Juin 2023

L’histoire des collections ne concerne pas seulement les grands centres européens. C’est ce qui intéresse l’historienne Nathalie Richard, coordinatrice scientifique du projet SciCoMove, qui rassemble environ 80 chercheurs et chercheuses.

L’objectif est d’étudier le déplacement des collections scientifiques, particulièrement entre l’Amérique latine et l’Europe, par le biais de séjours de recherches dans les pays concernés. À l’heure où la question des provenances des objets est fondamentale, ce projet a pour objectif de montrer la complexité de l’histoire des collections et la diversité de ses acteurs, qu’ils soient marchands, voyageurs ou conservateurs. L’étude a donc sélectionné 17 institutions dans une dizaine de pays, avec lesquelles des relations de confiance ont été préétablies. Ces institutions, dont le Laténium fait partie, permettent d’analyser les déplacements des collections de manière décentrée et globale.

C’est dans ce cadre que Nathalie Richard, spécialiste de l’histoire des sciences du 19e siècle, qui s’intéresse en particulier à l’histoire des pratiques de collections archéologiques à Carnac, a séjourné à Neuchâtel pour fouiller dans les archives du Laténium à la recherche d’objets bretons ou latino-américains. Pendant deux mois, elle a parcouru un grand nombre d’archives et a retrouvé la trace d’objets souvent non inventoriés car issus d’anciennes collections. Par son approche qui diffère de celui d’un-e archéologue, elle s’est intéressée à des détails comme les étiquettes des objets, des documents importants permettant de restituer leurs parcours géographiques et retracer leurs appartenances. Selon les époques, l’archivage des musées n’a pas été systématique. L’histoire du mouvement des collections comporte donc de nombreuses lacunes qu’il s’agit de combler en investiguant les fonds publics, les institutions muséales, les catalogues de ventes ou les familles des collectionneurs.

En tant que coordinatrice scientifique du projet, une grande partie de son travail consiste aussi à s’assurer du bon fonctionnement des séjours, actualiser le blog, ainsi qu’à rédiger des rapports d’activités destinés au principal financeur : l’Union Européenne.

Insistant sur la collaboration étroite avec les collègues non-occidentaux, Nathalie Richard prévoit, à l’issue de cette étude des collections latino-américaines arrivées en France, de continuer les recherches sur les mouvements inverses, c’est-à-dire de raconter l’histoire des collections occidentales arrivées dans les musées d’Amérique latine.

Plus d’actualités