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Le Laténium est fermé

Dans les coulisses de « L’île de Sable » : le rôle du Pôle collections

Sep 2025

Derrière chaque exposition se cache une étape invisible aux yeux du public. Avant d’être exposés dans les vitrines du musée, les objets passent entre les mains de personnes essentielles : l’équipe du Pôle collections.

Ces collaboratrices nous ouvrent les portes de leur lieu de travail pour dévoiler ce qu’il se passe dans le cadre d’une exposition temporaire. Suivons ensemble le voyage des objets archéologiques, depuis leur sélection jusqu’à leur arrivée au musée.

Tout commence lorsqu’elles reçoivent la liste des pièces sélectionnées par le commissaire de l’exposition. Dès lors, l’équipe orchestre le chemin des objets : appels aux musées prêteurs, préparation des contrats de prêt et organisation du transport. Une fois acheminés, les objets sont minutieusement analysés. Parfois fragiles, certains d’entre eux peuvent se fissurer ou présenter des traces de corrosion. Le constat d’état permet alors de décrire l’état d’un objet ou d’une œuvre afin d’en assurer le suivi et la protection juridique, notamment lors des déplacements, avant et après l’exposition. Chaque objet est photographié et documenté dans un dossier. Les photos incluent une échelle de couleur et de taille pour suivre les variations de teinte et les dimensions de l’objet. Avant d’être mis en exposition, ils sont stockés dans des dépôts climatisés où lumière, température et humidité sont contrôlés pour garantir leur conservation.

Puis, à l’approche de l’inauguration, la mise en vitrine commence. Le commissaire de l’exposition définit la disposition des objets et le propos scientifique, puis collabore avec l’équipe veillant à la manipulation et à la conservation des pièces. Lorsque deux objets qui devraient être exposés côte à côte sont incompatibles du point de vue de la conservation chimique, la mise en scène est alors ajustée. Les conditions idéales pour chaque objet sont vérifiées. L’humidité, la lumière et la température sont déterminées par des normes, ainsi que certaines exigences particulières des institutions prêteuses, avec qui le Pôle collections collabore.

La stabilité physique des objets est un autre enjeu. Si un objet ne peut pas tenir par lui-même, des socles sur mesure sont créés. Pour cette exposition, des fonds en terre cuite disposés dans les vitrines évoquent les sols de l’île de Tromelin. Ces céramiques rugueuses pouvant rayer les pièces, l’équipe place alors une interface inerte découpée à la forme exacte de l’objet, la rendant invisible pour le visiteur. Une fois la mise en vitrine terminée, le rôle de cette équipe se poursuit : tout au long de l’exposition et grâce à des capteurs connectés à un système informatique ainsi que leurs propres observations, l’humidité et la température des vitrines sont surveillées en temps réel pour garantir la sécurité des objets.
A la fin de l’exposition, le processus s’inverse : les objets sont retirés des vitrines, un constat d’état est réalisé, puis ils sont ensuite soigneusement conditionnés et emballés avant de les renvoyer à leur institution d’origine, en faisant généralement appel à des entreprises spécialisées dans le transport d’œuvres d’art.

Derrière chaque vitrine, chaque objet et chaque exposition, un travail minutieux se cache. Grâce à l’expertise du Pôle collections, les objets et œuvres exposés sont protégés, mis en valeur et continuent de transmettre des histoires aux visiteur-euses du Laténium.

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